Genre - Fruit : Pyrus communis - Poire
Informations de la variété
- Pyrus communis L.
- Poirier
- Bergamote d'Avranches
Bonne de Longueval
De Jersey
Louise-Bonne d'Avranches
Beurré d'Araudoré
Bonne-Louise d'Araudoré
Louise-Bonne de Jersey
Beurré d'Avranches
Bonne-Louise
Bonne d'Avranches
Louise de Jersey
De Louise
William IV
Prince Germain - Bois fort.
Rameaux assez nombreux, érigés près du sommet de la tige, étalés vers la base et souvent arqués, très gros, longs, un peu géniculés, rouge grisâtre nuancé de vert.
Yeux moyens, ovoïdes applatis, pointus, duveteux, collés contre l'écorce.
Feuilles elliptiques lancéolées, légèrement cotonneuses, aiguës, arquées ou relevées en gouttière, ayant les bords irrégulièrement dentés ou denticulés, et le pétiole peu long mais très fort et faiblement lavé de rouge clair.
Grande fertilité.
Le développement de ce poirier est rapide; il végète non moins bien sur cognassier que sur franc, et fait de belles et hautes pyramides. - Volumineux ou au dessus de la moyenne.
Forme ovoïde allongée, légèrement bosselée, ayant presque toujours un côté plus ventru que l'autre.
Pédoncule assez long, rarement arqué, mince au milieu, habituellement renflé à ses extrémités, obliquement implanté à la surface du fruit, avec lequel il est parfois continu, mais seulement d'un côté.
Oeil moyen, rond, clos ou mi-clos, placé dans un large évasement de profondeur variable.
Peau vert jaunâtre, couverte de gros points bruns clair et teintée de rouge vif sur la partie qui regarde le soleil.
Chair blanche, fine, des plus fondantes, juteuse, sans pierres. - Eau excessivement abondante, sucrée, vineuse, acidule, possédant une saveur parfumée non moins exquise que particulière.
Première qualité. - Le pied-type qui donna naissance à la délicieuse poire que nous [Leroy] venons de décrire, fut obtenu de semis par un gentilhomme normand nommé Longueval et se mit à fruit vers 1780. M. Longueval habitait la ville d'Avranches (Manche), aux portes de laquelle vivait alors, dans sa modeste retraite du Bois-Guérin, l'abbé de Berryais, regardé comme l'agronome et le pomologue le plus savant du XVIIIè siècle. La passion de ces deux hommes pour l'horticulture, les rapprocha ; à ce point que dinant un jour chez son ami, l'abbé se vit, au dessert, chargé par lui de déguster les premiers produits de son remarquable poirier. Or, il les trouva doués d'un tel mérite, qu'en courtois convive il dit à Mme Louise de Longueval, dont on appréciait infiniment la bienfaisance et les vertus : "Cette nouvelle poire est si parfaite, que je vous demanderai la persission de lui appliquer le surnom qu'ici chacun vous donne : de la nommer Bonne-Louise." Et de ce fait ce nom lui demeura. - Ces détails authentiques, restés longtemps dans la mémoire de quelques personnes de la localité, furent ensuite recueillis, accrédités par le Comice horticole d'Avranches, mais trop tard cependant pour empêcher un pépiniériste de cette ville, M. le Grandais, d'adresser en 1839 au Comice d'Angers la note suivante, qui allait jeter dans l'erreur plusieurs écrivains :
"Louise-Bonne. - Elle est originaire des pépinières de M. de Longueval, d'Avranches, où elle donna du fruit pour la première fois vers l'années 1788. Elle fut appelé Bonne de Longueval. Enfin le célèbre Berriays, qui habitait une campagne auprès d'Avranches, la décrivit dans son excellent ouvrage intitulé Traité des Jardins, et lui donna le nom qu'elle porte aujourd'hui, l'ayant dédiée à demoiselle Louise, qui était sa fille de confiance." (Bulletins du Comice horticole de Maine-et-Loire, 1838-1839, p. 142)
Et ce fut aussi, bien évidemment, ce renseignement inexact qui donne naissance à cette autre version, non moins erronées, "que M. de Longueval avait dédié ce fruit à sa bonne, Louise."
Quant à nous, tout en regrettant que le Comice d'Angers ait été en 1839 l'éditeur de la note ci-dessus, nous nous empressons de l'avouer afin qu'on ne continue plus d'en attribuer la mise en circulation à des auteurs qui n'eurent qu'un tord, celui de copier dans nos Bulletins ce passage fautif sans indiquer à quelle source ils le puisaient. Mais en 1861 M. Laisné, président du nouveau cercle horticole d'Avranches, avait déjà relevé ces erreurs dans une lettre dont nous allons reproduire les principaux passages, car elle contient un historique fort intéressant de cette variété et de la majeure partie de ses synonymes :
"Je ne sais - dit cet honorable personnage - dans quelle imagination a pu naître l'idée adoptée par le Congrès pomologique, que cette poire a été "dédiée par. de Longueval à sa bonne, Louise." Quoique j'aie lieu de penser que cette histoire, qui attribue à M. de Longueval un rôle un peu ridicule, soit partie primitivement d'Avranches, je dois la repousser énergiquement... C'est bien Mme de Longueval qui avait le nom de Louise (je l'ai vérifié sur plusieurs actes) et à laquelle la poire a été réellement dédiée. Et c'est également à l'abbé de Berriays que la tradition constante et universerlle du pays, et une biographie locale imprimée dès 1808, attribuent cette dédicace... Toutefois, ce n'est pas le nom déjà connu, de Louise-Bonne, que le Berriays donna à la poire nouvelle, mais bien celui de Bonne-Louise... C'est donc exclusivement sous ce dernier nom qu'ile st désirable qu'elle soit désignée... Si cette excellente poire a pu rester inconnue pendant un demi-siècle, cela tient à ce que nos modestes horticulteurs d'Avranches n'avaient alors que des établissements peu considérables et des relations peu étendues, surtout en France, et principalement à Paris. Ils en avaient plutôt avec les îles de Jersey et de Guernesey, et même avec l'Angleterre. Ils y firent déjà des envois importants d'arbres fruitiers à la courte paix d'Amiens en 1802, et surtout à partir de 1814... Or, dès 1814 le nom de Louise-Bonne était plus employé dans Avranches que celui de Bonne-Louise; c'est donc sous le nom de Louise-Bonne qu'elle aura été envoyée à Jersey et qu'elle sera revenue d'Angleterre à Paris, avec l'indication erronnée de Jersey pour son lieu d'origine... Quant à la date de la découverte, pour laquelle on indique 1788, je suis persuadé qu'elle remonte vers 1780, puisque le poirier-mère était, en 1808, estimé avoir au moins 40 ans (et en effet son aspect seul en indique bien maintenant de 90 à 100). Il remonterait donc vers 1770 ; et comme cette espèce se met promptement à fruit, il a dû en donner au plus tard en 1780. Cependant ce ne peut être avant 1778, parce que c'est en cette année là que M. de Longueval acheta sa propriété d'Avranches, et que c'est incontestablement chez lui que le fruit fut obtenu." (Revue horticole, juillet 1864, pp. 282-283.)
Dans l'anjou, on cultive la Bonne-Louise depuis une quarantaine d'années, et c'est par nous qu'elle y fut propagée, ainsi du reste que l'a constaté M? eugène Forney dans son Jardinier Fruitier, publié en 1861 : "M. Montagne, conservateur du jardin botanique d'Avranches - y est-il dit - fit connaître le premier cette variété... Vers 1827 il en envoya des greffes à M. André Leroy, pépiniériste à Angers" (Tome I, pp. 192-193.) - Et cet auteur ajoute : "L'arbre-mère mesure aujourd'hui 1 mètre 70 de circonférence et 13 mètres de hauteur".
== Crédit descriptif : André Leroy, dictionnaire de pomologie == - Syn. Bonne-Louise : à ne pas confondre avec Louise-Bonne http://www.fruitiers.net/fiche.php?NumFiche=323
Periode de fructification : Septembre - Octobre -
- - Annales de pomologie Belge et Etrangère
- Le verger français
- Dictionnaire de pomologie, André Leroy
- Détermination rapide des variétés de fruits, J. Vercier
Informations complémentaires
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Variété modifié le 15 février 2022