Genre - Fruit : Pyrus communis - Poire
Informations de la variété
- Pyrus communis L.
- Poirier
- Bois assez fort.
Rameaux peu nombreux, étalés, rarement très longs, à peine flexueux, brun fauve cendré, et parsemés de points gris excessivement fins ; leurs coussinets ne sont pas saillants.
Yeux gros, ovoïdes, non appliqués, ayant à la base les écailles d'un gris-blanc tranchant entièrement sur la couleur des écailles du sommet, qui sont généralement brunâtre.
Feuilles grandes, arrondies, acuminées, légèrement crénelées, à pétiole court et fort.
Fertilité extrême.
Cet arbre, sur cognassier, tourne assez bien à la forme pyramidale, néanmoins on le greffe généralement sur franc, et on le met en plein champ, où il acquiert une grande vigueur, un beau développement. - Grosseur moyenne.
Forme des plus allongées, conique, faiblement obtuse, parfois un peu étranglée vers le milieu, et toujours arrondie à la base.
Pédoncule assez long, mince, arqué, obliquement inséré, continu avec le fruit.
Oeil grand, bien développé, saillant, entouré de petites protubérances.
Peau vert-pré, ponctuée de roux, maculée de fauve autour de l'oeil et du pédoncule, et largement lavée, du côté du soleil, de rouge-brun, très brillant.
Chair verdâtre, demie-fine, juteuse, fondante, montrant quelques pierres au dessous des loges - Eau fort abondante, sucrée, vineuse, d'agréable saveur, mais astringente lorsque le fruit est imparfaitement mûr.
Troisième qualité pour la table, deuxième qualité pour la cuisson et la vente sur les marchés. - Dans notre [Leroy] Anjou, le poirier d'Ane est aussi répandu qu'il y est ancien, vigoureux et rustique. On l'y rencontre toujours en plein champ ; et souvent, parmi ces arbres, on en voit qui sont plus que centenaires. Je ne saurais dire s'il a pris naissance, ou non, sur le sol angevin, mais je sais qu'ailleurs on doit très peu le cultiver, car il ne m'est apparu que là. Cependant cette poire pourrait bien, sous une dénomination différente, sans doute, se trouver aussi dans ceux de nos départements qui avoisinent la Suisse, puisque Jean Bauhin, médecin du Duc de Wutemberg, et célèbre naturaliste du XVIè siècle, prouve qu'elle existait avant 1598, à Boll, localité du canton de Fribourg. En étudiant un curieux ouvrage allemand et latin laissé par ce docteur sur les végétaux, les minéraux, etc., nous lisons, en effet, au chapitre Poirier, cette description, de tout point applicable à la présente variété, et qu'accompagne un dessin qui rend le doute impossible :
"Süsselbirne : Elle est belle, allongée, haute de cinq doigts, épaisse de trois, peu ventrue, turbinée vers le sommet, légèrement arrondie à la base ; la longueur de son pédoncule excède rarement un doigt. Ce fruit ne se conserve pas longtemps, il mûrit à la fin d'août ; on le nomme aussi Mansbirne." (Johan. Bauhinus, Historiae fontis et balnei Bollensis admirabilis liber quartus, 1598, p. 125).
Qui put valoir à cette poire le nom rien moins que flatteur - pour le consommateur, cela s'entend - sous lequel nous la cultivons?.... Peut-être sa forme allongée, rappelant assez bien les interminables oreilles d'âne ; ou sa mauvaise qualité, quant elle est mangée trop verte. N-a-t-on pas appelé déjà poire de Cochon, pour la nauséabonde âcreté de son eau, l'une de ses congénères fort connue sur les marchés de Paris?.... Oui, mais comme la poire d'Ane, est plutôt bonne que médiocre, nous supposons que son nom lui vient de sa configuration, et nullement de la saveur plus ou moins délicate de sa chair. Cette appellation si malsonnante, nous retrouvons, du reste, appliquée également, en Allemagne, à deux fruits ; l'Eselsbirne, poire d'Ane, et l'Eselsmaul, poire Museau d'Ane ; ce qui nous servirait d'excuse, au cas où l'on nous reprocherait de conserver dans la nomenclature de la pomone française, le nom si peu poétique de l'un des plus vieux poiriers de l'Anjou. Terminons cet historique en constatant que les variétés allemandes Eselsmaul et Eselsbirne, n'ont aucun rapport avec notre poire d'Ane. - Ce poirier, par son excessive et constante fertilité, est un de ceux que l'on peut, sans crainte, multiplier dans les vergers. Comme l'Ah-mon-Dieu, comme l'Alouette, il paiera largement son maître, ses fruits étant passables crus, et bons cuits ou desséchés. Nous faisons remarquer de nouveau, car cela est important, qui se parfois ils ont été trouvés d'une astringence rappelant celle des poires à cidre, c'est uniquement parce qu'on avait dû les manger avant leur complète maturité.
Crédit descriptif : André LEROY
Periode de fructification : Août - Septembre -
Informations complémentaires
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Variété modifié le 21 février 2022