Genre - Fruit : Pyrus communis - Poire
Informations de la variété
- Pyrus communis L.
- Poirier
- Epine rosate d'hiver
Merveille d'angoumois
Merveille du Poitou
Merveille de Saintonge
Epine ovale
Epine rose d'hiver
Mouille-Bouche d'Hiver - Bois assez fort.
Rameaux nombreux, étalés et gros, peu longs, coudés, rouge-brun grisâtre, ayant les lenticelles larges, abondantes, et les coussinets presque nuls.
yeux volumineux, ovoïdes, non appliqués contre le bois.
Feuilles moyennes ou petites, rarement nombreuses, elliptiques, entières en partie sur leurs bords, au pétiole long, épais et pourvu de stipules bien développées.
Fertilité convenable.
Ce poirier n'a rien d'exceptionnel dans sa croissance et sa vigueur ; greffé sur franc ou sur cognassier il fait des pyramides assez satisfaisantes. - Grosseur au dessous de la moyenne et quelquefois un peu plus volumineuse.
Forme ovoïde allongée, régulière, s'amincissant près du sommet, qui est habituellement mamelonné.
Pédoncule long, grêle, renflé à l'un ou l'autre de ses extrémités, obliquement implanté à la surface du fruit.
Oeil moyen, arrondi, ouvert ou mi-clos, faiblement enfoncé.
Peu très lisse, vert-pré, nuancée de jaune pâle et finement ponctuée de gris roux.
Chair blanc verdâtre, assez fine, fondante, aqueuse, contenant quelques granulations au dessous des loges.
- Eau fort abondante, sucrée, aigrelette, savoureuse, plus ou moins musquée.
Qualité variable, mais plutôt première que deuxième.
- Olivier de Serres mentionnait déjà en 1608, dans la quatrième édition de s eton Théâtre d'agriculture (p. 629), une poire d'Espine que nous [Leroy, dictionnaire de pomologie] croyons être celle ici décrite et figurée ; quant à l'affirmer, impossible, cet auteur l'ayant seulement nommée, sans même en préciser l'époque de maturité. Un demi-siècle plus tard on la trouve caractérisée comme suit, chez Merlet :
"Dans le mois de Novembre et les Suivans, se mange....... la Poire d'Epine, laquelle est verte, presque ronde, en ovale, ayant une petite tette vers la queuë qui la rend un peu chanuë ; elle est tres-boeurée, musquée, et des plus fines et fondantes Poires...... Elle est mal nommée Epine, n'en ayant aucune, dont le nom devroit estre donné à l'Ambrette ; Il y en a de plusieurs especes ; l'Epine Rosate est la meilleure...... " (L'Abrégé des bons fruits, édition de 1675, pp. 98. et 102.)
Voilà bien nitre Epine d'Hiver ; et si je souligne le mot notre, c'est qu'on la regarde généralement comme une variété française. La Quintinye montre en 1690 qu'elle était alors fort cultivée dans trois provinces de l'Ouest - la Saintonge, l'Angoumois, le Poitou - fameuses, dit-il, par le grand nombre de bons fruits qu'elles produisent, et où "la délicatesse de sa chair, qui égale celle des bonnes pêches, lui a fait donner le nom de Merveille. " (Instructions pour les jardins fruitiers et potagers, t. I, 3è partie, chapitre II.) Il devient donc très probable que cette variété sort de l'une de ces provinces, et plutôt de la Saintonge que des deux autres, car nous voyons à la page 19 du Catalogue de le Lectier, d'Orléans, qu'en 1628 il possédait certaine poire "longue, verte, rosatte, originaire de Saintonge et mûrissant en janvier", de laquelle il ne savait pas encore le nom, mais qui pourrait bien être celle vantée par la Quintinye. - Dans les pépinières d'Angers, on commet depuis une vingtaine d'années une triple erreur synonymique, que nous n'avons pu reconnaître que tout récemment. On y regarde les poires Merveille d'Hiver, Milan d'Hiver et Présent Van Mons comme entièrement semblables à l'Epine d'Hiver. Il n'en est rien, cependant ; la Merveille d'Hiver se rapporte bien au Petit-Oin, et le Milan d'Hiver et le Présent Van Mons sont des variétés non moins distinctes. Du reste, ces trois fruits figurant plus loin dans ce volume [Dictionnaire de pomologie], on peut aisement contrôler notre assertion.
Duhamel, en parlant il y a un siècle de l'Epine d'Hiver, a dit au tome II de son Traité des arbres fruitiers (pp. 184-186) : "Souvent une rainure peu profonde, mais bien sensible, s'étend depuis la naissance de la queue jusqu'à l'oeil, ou sur la plus grande partie de la longueur de cette poire. " Il faut donc, ajouterons-nous, qu'un tel caractère soit bien peu constant, car nous n'avons jamais rencontré la "rainure" dont il est question ici. Jadis on recommandait instamment de planter ce poirier dans un terrain plutôt sec qu'humide, sous peine de n'en pas voir mûrir les produits, qui, paraît-il, restaient alors d'une couleur verte, décelant leur mauvaise qualité. C'était encore là une opinion mal fondée, contre laquelle plusieurs écrivains spéciaux se sont, de nos jours, inscrits avec raison, et notamment Prévost : "Quoisque mon terrain soit argileux et froid - dit-il - et que les fruits de mon poirier d'Epine d'Hiver soient restés verts lors de leur maturité, ils ont néanmoins été trouvés très bons." (Pomologie de la Seine-Inférieure, 1845, p. 125.)
== Crédit description : André Leroy, dictionnaire de pomologie ==
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Variété modifié le 30 août 2021