Genre - Fruit : Malus domestica - Pomme
Informations de la variété
- Malus domestica Borkh.
- Pommier
- Encore une autre pomme historique oubliée ! Gouberville, semble t-il, ne la mentionne qu’une fois le 27 mars 1553 : « Dès le matin Maître François et Messire Jean Auvray allèrent à Morsalines me quérir des greffes de Piscey et Dameret ». Trente six ans plus tard, Julien Le Paumier précise qu’ « à Morsalines, près la Hougue en Cotentin, il y a une espèce de pommes qu’ils appellent d’Espice, desquelles on fait un cidre si excellent qu’il est par-dessus les autres comme le vin d’Orléans est par-dessus le petit vin françois. Le feu grand roi François passant par là, en l’an mille cinq cents trente deux, en fît porter en bannaux à sa suite, dont il usa tant qu’il put durer ». Grâce aux étudesfaites à la fin du 19éme siècle par Simon Luce, Robillard de Beaurepaire, l’abbé Tollemer, on sait que la Pomme d’Epice a été apportée à la fin du 15éme siècle par Guillaume d’Ursus, mercenaire espagnol qui, après avoir servi le roi de France, avait pu acheter un fief à Lestre et Morsalines, près de Montebourg. Sur son fief, il greffa des variétés venant d’Espagne, qui se perpétuèrent par la greffe ou s’hybridèrent avec les vieilles variétés du Cotentin. A d’Ursus, on devrait, en plus de la Pomme d’Epice, la Pomme de Monsieur, la Pomme de la Hougue, peut être la Barbarie de Biscaye ? Grâce à lui, et grâce aussi aux seigneurs de la région, comme Gouberville, qui s’intéressaient beaucoup aux pommes, le cidre s’améliora et allait devenir, dès le 17éme siècle, la boisson ordinaire des Normands. Mais aux temps ded’Ursus, fin du 15éme siècle, à ceux de Gouberville, milieu du 16éme siècle et ceux de Le Paulmier, fin du 16éme siècle, le cidre semble avoir eu des qualités médicinales mélangées de charlatanisme. Le nom même de Pomme d’Epice semble l’indiquer. Au 16ème siècle, Epice veut dire: qui vient d’ailleurs ( comme le poivre, le sucre, la soie), mais aussi ce qui soigne. On attribuait ainsi beaucoup de vertus aux épices donc à notre cidre fait avec des Pommes d’Epice qu’on pouvait aussi appeler d’Espicey, dePiscey, de Picette (nom paysan !). Mais c’est certainement par erreur que l’abbé Tollemer affirme queGouberville le trouvait « bon par excellence » car il n’a pas dû en boire beaucoup. En effet ses pommiers haute -tige greffés en 1553 n’ont pas dû lui donner beaucoup de pommes, donc de cidre, avant que se termine son journal. C’est grâce à Madame Ondra et à Monsieur Gehanne tous les deux du Mesnil au Val que l’on a pu retrouver à Joganville, tout près de Lestre, chez Monsieur Mouchel(agriculteur aujourd’hui à la retraite) des pommiers à la stature érigée donnant des petites pommes grises dorées, presque orangées à leur maturité en novembre. Monsieur Mouchel les appelle Piscette, nom qu’il tient des propriétaires âgés de sa ferme et nom qui est encore connu d’autres cultivateurs âgés de la région. Pour Monsieur Mouchel, le cidre de Piscette est « vraiment bon par excellence». Si ce nom de Piscette est encore connu, de longues recherches, notamment en utilisant, la presse n’ont pas abouti à retrouver ailleurs qu’à Joganville ces fameuses Piscettes que l’on croit être les pommes d’Epice de Dursus. Peut-être y a-t-il erreur car, il y a un peu plus de 100 ans, Robillard de Beaurepaire rapporte que le dernier pommier d’Epicé aurait été abattu à Morsalines car ses pommes étaient si délicieuses que les enfants les pillaient. Or les pommes de Piscette sont de bonnes petites pommes douces, mais elles ne sont pas assez bonnes pour attirer irrésistiblement les enfants. Robillard a pu aussi se tromper. Alors, gageons que les Piscettes de Joganville au nom si proche de Piscey, d’Espiscey, d’Epice sont bien les grandes pommes historiques du Cotentin et qu’elles y sont apparues un siècle avant que n’apparaissent en Anjouune autre variété de Pomme d’Epice aussi appelée Fenouillet gris décrite par André Leroy !. Une pilaison faîte en 2006 uniquement avec ces pommes très mûres a donné un cidre excellent, très coloré, fermentant doucement. Vérifier si cette pomme n’est pas proche de Douce Coëtligné. On comprend pourquoi le fils de Monsieur Mouchel a regreffé à Joganville tout un verger de ces pommiers qui, en plus, sont d’un très bon rapport et d’une grande vigueur.
Je pourrai bientôt la comparer à ''fenouillet gris''.
Periode de floraison : Mai -
Periode de conservation : Novembre -
Informations complémentaires
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Variété modifié le 2 septembre 2021