Genre - Fruit : Malus domestica - Pomme

Informations de la variété

  • Malus domestica Borkh.

  • Pommier

  • Pomme de la Saint-Jean
    Joannine
    Sainct Jan
    De Jannet

  • Bois faible.
    Rameux assez nombreux, légèrement étalés, courts, un peu grêles, sensiblement coudés, à peine duveteux et d'un brun verdâtre lavé de rouge.
    Lenticelles arrondies ou allongées, petites, abondantes.
    Coussinets aplatis.
    Yeux moyens, coniques arrondis, peu cotonneux et imparfaitement collés sur le bois.
    Feuilles petites, ovales, longuement acuminées, à bords régulièrement crènelés.
    Pétiole court, bien nourri, carminé et profondément cannelé.
    Stipules faisant presque toujours défaut.
    Fertilité abondante.
    Il faut, pour le plein-vent, le greffer en tête, sa végétation étant trop lente pour le greffer ras terre ; sous formes naines on lui donne indistinctement, comme sujet, le paradis ou le doucin.

  • Grosseur très variable, mais le plus habituellement au-dessous de la moyenne. Forme conique sensiblement pentagone et assez irrégulière.
    Pédoncule long ou très long, grêle, profondément planté dans un vaste bassin.
    Oeil petit ou moyen, mi-clos, à cavité côtelée et peu développée.
    Peau très mince, ponctuée de gris clair, jaune blanchâtre sur la partie placée à l'ombre, jaune plus intense à l'insolation, où parfois même elle est quelque peu marbrée de rouge-brun.
    Chair tendre et plus ou moins marcescente, blanche, mais devenant rousse presque aussitôt que la peau en a été enlevée.
    Maturité par exception, fin juin ; assez ordinairement courant juillet.

  • Eau abondante, bien sucrée, douce, agréablement parfumée.
    Deuxième qualité.

  • Je [Leroy, dictionnaire de pomologie] trouve la première description de cette très ancienne variété dans Hortorum libri XXX d'un auteur lyonnais, Benoît le Court, né vers 1483 et dont le nom jouit encore d'une certaine célébrité. Il en parla brièvement, mais avec une telle précision que je réunis sans hésiter sa pomme Joannine à notre pomme de la Saint-Jean :
    "Les pommes Joannine - écrivait-il en 1560 - tirent leur nom de l'époque de leur maturité, car on les peut manger au jour, environ, où l'on fête la nativité de saint Jean-Baptiste. Elles sont d'un faible volume, blanchâtres, se conservent peu, et mûrissent avant toute autre variété." (Cap. Malus, n°23.)

    Cette pomme si précoce a souvent occupé les traducteurs des agronomes romains. Le père Hardouin (1685) et Saboureux de la Bonneterie (1771), entr'autres, ont cru reconnaître en elle la Musteum de Caton ; mais cet auteur même informe leur assertion, puisqu'il dit au livre VII : "Ayez soin de planter dans vos vergers des arbres dont les fruits soient de GARDE...... le pommier Musté, par exemple." Or, nulle pomme, précisément, n'est aussi fugace que celle de la Saint-Jean...... Cependant Pline pourrait peut-être donner raison à ceux deux savants, car il cite (livre XV) un pomme Mustée et la qualifie de PRÉCOCE, sans toutefois en fournir la moindre description. Sur cette Musteum, le désaccord règne donc entre les agronomes romains comme entre nos anciens pomologues, qui, Ruel et Charles Estienne, notamment, pensent la retrouver dans la pomme de Paradis, contrairement à l'opinion de Saboureux et d'Hardouin, qui la supposent cachée sous le nom Saint-Jean. Disons maintenant, à la décharge des Romains, que chez eux, de Caton à Pline - près d'un siècle - il a bien pu surgir une seconde Mustée, la précoce de ce dernier auteur? Un tel doute me vient, en voyant Le Lectier inscrire dès 1628 (page 25 du Catalogue de son verger d'Orléans), parmi les pommes DE GARDE, et au-dessous du Drap d'Or, allant jusqu'en avril, une "Sainct-Jehan à chair tendre." Ce qui est le cas de ne pas oublier que le 27 décembre se fête saint Jean l'2vangéliste, et le 6 mai saint Jean Porte latine, si cher aux imprimeurs, dont c'est le patron. Néanmoins, si deux pommiers Saint-Jean, l'un très précoce et l'autre très tardif, ont réellement existé dans les jardins français, il ne s'ensuit pas pour cela qu'il soit possible, faute chez Pline d'un texte descriptif, de réunir notre Saint-Jean précoce à la Mustée de ce naturaliste ; comme il me serait fort difficile, également, de parler de la variété tardive possédée et signalée par Le Lectier. Jamais, en effet, je ne l'ai rencontrée, soit en pépinière, soit dans les Catalogues marchands, soit même au rang des synonymes de quelqu'autre espèce. Pour terminer, je rappellerai ce que j'ai dit en étudiant les variétés de pommier cultivées au XVè siècle chez les Italiens (t. III, p. 14, n° 1 et 2) : C'est que la Dolciano Nano et la Dolciano Mezzano, ou Petite Pomme Douche et Pomme Douce Moyenne, les plus précoces qu'ils aient - elles mûrissent fin mai - semblent assez se rapporter à notre pomme de la Saint-Jean. Mais, s'il en est ainsi, auquel des deux pays devrait-on attribuer cette variété? La réponse serait embarrassante, je l'avoue, puisque ses premiers descripteurs, le Court, en France, et Gallo, en Italie, furent contemporains et n'ont laissé aucun renseignement qui puisse aider à résoudre une telle question. Quoi qu'il en soit, je prends acte que chez nous, au temps d'Oliviers de Serres (1539-1619), le pommier de la Saint-Jean était déjà fort ancien dans la culture, et fut, dans les jardins de plaisance, le premier dont on se servit pour former des palissades ou contre-espaliers ; par "l'opinion, dit Olivier de Serres (p. 598), qu'on avoit telle seule espece de fruit souffrir d'estre ainsi bassement maniée."

  • Courchevel, dans son Traité des fruits, mentionnait en 1852 (p. 430), comme variétés distinctes, une Grosse puis une Petite Pomme de la Saint-Jean, toutes les deux mûrissant fin juin ou commencement de juillet. Je ne crois pas me tromper en prétendant qu'il n'existe qu'une seule pomme de la Saint-Jean. Courchevel, chimiste et médecin, n'a pu vivre au milieu des arbres fruitiers et constamment les étudier, à l'exemple des pépiniéristes ; autrement il eût été frappé de l'extrême variabilité qu'offrent, sous le rapport du volume, les produits du pommier de la Saint-Jean, ; et n'aurait certes pas émis l'opinion contre laquelle je m'inscris aujourd'hui. On a parfois, aussi, confondu ce fruit avec la pomme de Paradis, moins précoce et qui, pour la forme, en diffère beaucoup. Un simple coup d'oeil jeté sur cette dernière, figurée plus haut (p. 522), le prouvera, du reste, d'une complète façon.

    == Crédit description : André Leroy, Dictionnaire de pomologie ==

    Bibliographie :

    - Dictionnaire de pomologie, André Leroy

    - Les variétés d'arbres fruitiers à propager en Morvan. Bourgogne Nature, Cahiers scientifiques du Parc naturel régional du Morvan, hors-série 7. 2010. Michel Belin - Eric Fédoroff - Olivier Thiébaut.

    Periode de fructification : Juin - Juillet -


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Variété modifié le 2 septembre 2021